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Le design thinking

Se démarquer de l’ensemble, avoir une idée épatante, être excellent, délivrer des services exceptionnels, créer un produit magnifique, … bref concevoir des solutions qui sortent de l’ordinaire. Telles sont les réponses que vous aurez lorsque vous demanderez à une entreprise, un professionnel, peu importe son domaine d’activité, quel est son maître-mot. Pas parce que ce serait un effet de mode. Mais plutôt une exigence. Les clients, les consommateurs recherchent de la valeur concrète et s’approvisionnent auprès de ceux qui leur en apportent. Sans consulter l’avis de qui que ce soit la concurrence devient plus rude qu’elle ne l’était la seconde précédente. C’est ainsi que fonctionne le monde aujourd’hui. Les entreprises autant que les professionnels doivent s’y conformer en faisant preuve de créativité et d’innovation. Comment être créatif ? Comment innover ? C’est là qu’intervient le design thinking. L’état d’esprit, la philosophie qui vous permet de sortir des sentiers battus, d’innover, d’exprimer votre créativité et de résister face au temps. Voulez-vous aller à la découverte du design thinking ? Apprêtez-vous, l’embarquement c’est dans quelques secondes. Le voyage sera exaltant et réveillera la créativité qui sommeille en vous.

Mesdames, Messieurs bienvenue à bord de ce vol spécial qui vous emmène explorer l’univers du design thinking. Veuillez attacher et ajuster votre ceinture de sécurité. Au nom de l’innovation et de la créativité nous vous souhaitons un très bon voyage.

Commençons par élucider le design thinking. En réalité pour être plus simple on peut définir le design thinking comme une manière de concevoir, axer sur l’humain, et qui permet de parvenir à une solution innovante sous forme de produit ou service qui répond à un besoin ou un problème présent ou futur.

Maintenant allons aux origines du design thinking encore appelé conception créative ou pensée créative par les francophones. Nous étions en 1969. Herbert Simon, chercheurs en science cognitive et économiste, est l’un des tous premiers à évoquer le concept.

Dans son ouvrage « The science of artificial », le prix Nobel de l’économie en 1978 présente le design comme une nouvelle manière de penser, à la différence de ceux pour qui le design se résume à la forme, à la beauté.

Il va plus loin dans ses observations et insiste que les designers par leur travail, permettent de résoudre des problèmes, des plus ordinaires aux plus complexes en conciliant ingénierie et créativité. En 1980, en plein cœur de la Silicon valley, à l’université de Stanford, le concept prend un nouvel envol.

Rolf Faste, professeur de design et d’ingénierie avait développé des cours tels que l’esthétique des machines, la pensée ambidextre et l’expression de la création dans le but de renforcer les compétences visuelles et créatives de ses étudiants de Stanford.

C’est alors que le professeur Faste, fortement intéressé par l’intersection entre l’art et l’ingénierie, décrivait le design thinking comme une approche de résolution de problèmes centrée sur la perception des besoins.

Mais ce n’est que dans les années 90, que nous découvririons les toutes premières applications de la pensée créative. Grâce à deux amis, David Kelley et Tim Brown. Le premier est un ingénieur hors classe. Le second est un brillant designer.

Comment les deux amis sont-ils parvenus à donner un nouvel envol au design thinking, le sortir du pur concept théorique qu’il est resté depuis l’époque Herbert Simon ? Comme tous ceux qui révolutionnent le monde, ils sont passés à l’action, et ont fondé IDEO en 1991.

IDEO est une agence américaine consacré spécifiquement au design et qui met en application les notions du design thinking pour aider les entreprises à développer de nouveaux produits et services. Mais IDEO suit une démarche particulière.

L’agence amène ses entreprises clientes à placer l’humain au centre de leur préoccupation. Par cette approche, ces dernières comprennent mieux les utilisateurs, les consommateurs aux quels sont destinés leurs solutions et répondent de façon plus efficaces aux besoins du public

Le compass de GRid, le premier ordinateur avec écran qui se referme sur le clavier, la première souris d’Apple, etc. Vous vous êtes demandez une fois qui sont ceux qui ont conçu ces produits qui ont marqué l’histoire du design ? Comme vous pouvez le deviner c’est par la mise en pratique du design thinking que les fondateurs de IDEO ont donné vie à ces ingénieux produits.

Le concept dans son évolution a connu trois grandes approches. Chacune de ces approches ont subdivisé le design thinking en plusieurs phases. Tout au début, il était subdivisé en septe (07) phases, puis après a été ramené à cinq (05) par la design school de l’université de Stanford et enfin à trois (03) phases par Tim Brown le patron de IDEO.

L’approche la plus célèbre est celle de la design school de l’université de Stanford. Cette approche considère le design thinking en cinq différentes phases :

  • L’empathie ;
  • La définition du problème ;
  • L’idéation ;
  • Le prototypage ;
  • Le test.

Selon la design school de Stanford, les cinq phases peuvent se succéder mais peuvent ne pas être suivi logiquement. Il revient à chacun de manier les phases selon son contexte ou ce qui lui semble parfait.

L’empathie

A cette phase le but du solutionneur, de l’entreprise, du prestataire de services est de comprendre les futurs utilisateurs de sa solution, ses clients. C’est la phase fondamentale du design thinking dans la mesure où elle permet d’être focalisé sur l’humain, l’utilisateur de la solution.

Comme l’indique le titre de cette phase, le nécessaire pour le solutionneur, le manager, ici, est de se mettre à la place de l’autre, du public (clients, utilisateurs, usagers, partenaires, collaborateurs etc) dans l’idée de comprendre leurs besoins, leurs sentiments, leurs émotions, et leur état d’esprit.

L’observation et la communication sont capitales pour prendre en main cette phase et la réussir. En réalité après avoir défini la cible de votre solution, vous chercherez à savoir ce que fait cette cible et pour qu’elle raison elle le fait, ses penchants, ses passions, ses désirs.

Pour y arriver vous pouvez adresser des questionnaires à votre cible ou être en immersion complète dans son environnement.

 

La définition du problème

C’est la phase qui justifie la raison d’être de votre solution. Sans elle, il y a de forte chance d’aboutir à une solution inadéquate aux attentes des utilisateurs. Il s’agit éssentiellement d’identifier la ou les difficultés rencontrées par votre cible.

Après avoir identifié les difficultés de vos clients, collaborateurs ou partenaires, c’est le moment de réfléchir aux possibilités de résolutions possibles.

L’idéation

C’est l’une des plus importantes phases du processus de design thinking. A cette étape le solutionneur ou le manager a pour mission de récolter des idées et les diversifiées. Très souvent après avoir recueilli les besoins et formuler la problématique, le solutionneur se fait une idée sur la solution au problème identifié.

Mais en réalité à ce niveau, il est recommandé de mettre en groupes un ensemble d’idées considérables et susceptible de résoudre efficacement le problème identifié. L’avantage de procéder ainsi est que cela empêche de vous focaliser sur la première idée.

Le prototypage

La phase de prototypage consiste à donner vie à votre idée. L’objectif de cette étape est de réaliser un modèle de votre solution ou produit afin d’examiner votre concept. C’est donc les résultats des examens réalisés en équipe qui vous permet de la pertinence de votre modèle.

Le test

A ce stade, le public découvre votre solution pour son problème. Ou le produit dont il avait besoin. Cette phase peut être considéré aussi comme celle du prototypage. La différence est qu’ici le prototypage est réalisé à grande échelle.

Si votre prototype définitif répond aux attentes du public, vous avez réussi le processus du design thinking. S’il n’est pas réussi vous reprenez le processus en prenant en compte les avis d’utilisateurs.

Si aujourd’hui le design thinking est au centre des questions d’innovation, c’est sans doute parce qu’il est d’une grande utilité.

En effet le design thinking permet de bâtir un véritable écosystème de créativité et d’innovation en donnant vie à des solutions ou produits qui crée de la valeur aux utilisateurs. C’est aussi un processus qui fait appel à l’intelligence collective et permet le changement de mentalité au sein des organisations.

Et s’il y a autre chose qu’il faut ajouter, c’est bien les domaines d’applications du design thinking. La bonne nouvelle est que le design thinking est applicable dans presque tous les domaines. Dans les affaires, en informatique, en économie, en finance, dans la médecine. Voilà autant de domaines et biens d’autres encore où le design thinking peut être appliqué.

Le design thinking serait-elle une solution universelle pour l’innovation ? N’a-t-elle pas des limites ?

Le design thinking est un processus qui permet au solutionneur, au manager de faire preuve de créativité et d’innovation, cependant il peut être parfois source de perte.

La phase du design thinking qui consiste à écouter les utilisateurs peut empêcher d’être objectif dans la conception de la solution ou du produit. Etre tout le temps attentif aux avis de la clientèle peut rendre une entreprise entièrement dépendante. C’est à juste titre que selon Clay Christensen, professeur à Harvard University, les entreprises échouent non pas parce qu’elles ne prêtent pas attention à leurs clients mais parce qu’elles les écoutent à tel point que les entreprises qui réussissent deviennent l’otage de leurs clients.

Enfin le design thinking est un état d’esprit ou une philosophie qui permet de résoudre des problèmes et de création de valeur. Mais il ne faut pas perdre de vu que ce processus peut toutefois montrer ses limites dans certains contextes.