Vieux de plusieurs années déjà, le design thinking fait partie des nombreuses méthodes dont les preuves en matière d’aide à l’innovation ne sont plus à démontrer. Aujourd’hui encore, il continue d’accompagner les entreprises dans leur processus d’innovation centré sur les besoins du client. Outil indispensable en innovation, voici comment le design thinking a vu le jour et les étapes pour bien l’appliquer.
Qu’est-ce que c’est que le design thinking ?
Comme son nom l’indique déjà, la notion du « design thinking » renvoie à un mode de pensée qui prend sa source dans le monde du design. Plus concrètement, il s’agit d’une stratégie inspirée des designers. Elle consiste à fédérer des compétences pour mettre en place une solution innovante basée sur l’utilisateur final. Ce dernier représente le centre autour duquel gravitent tous les éléments qui entrent en ligne de compte au cours du processus.
En effet, un designer, dans l’exercice de son métier, est appelé à suivre des étapes bien définies pour combler les attentes du client. Cela passe par une bonne capacité d’écoute, une considération permanente des besoins réels de la cible visée et, surtout, la validation du client à chaque étape du parcours.
Le design thinking obéit alors à cette même règle et permet, depuis quelques décennies, de participer à l’émergence de plusieurs solutions innovantes.
Brève histoire sur la création du design thinking
La naissance du design thinking remonte au milieu des années 50-80 aux États-Unis. Et même si ce concept suscitait déjà bon nombre de débats auprès de certains chercheurs, il faut attendre 1980 pour qu’il soit clairement énoncé par le professeur Rolf de l’université de Stanford. Un premier pas qui est ensuite renforcé par Peter Rowe. Ce dernier l’utilise pour la première fois dans son ouvrage intitulé Design Thinking en 1987.
Le design thinking prend ainsi un nouvel envol pour être véritablement mis à la lumière du jour par l’entreprise IDEO et ses exploits. En effet, les fondateurs de cette entreprise ont réussi à simplifier le concept pour l’intégrer facilement dans les processus d’innovation des Géants comme Apple. Avec ce dernier, il était question de mettre au point une souris non seulement efficace, mais plus économique en matière de coût de production.
Les résultats issus de cette démarche menée par IDEO furent très concluants et marquèrent un nouveau tournant dans l’histoire du design thinking. Le même processus d’innovation sera répliqué chez d’autres marques comme IKEA et ce fut le début d’une longue série qui ne cesse d’augmenter depuis les années 90 à nos jours.
Pourquoi le design thinking a-t-il été créé ?
Le principe du design thinking a été propulsé par des théoriciens pour résoudre des problèmes d’ordre social qui devenaient très complexes. Les armes déployées pour trouver des solutions montraient de plus en plus leurs limites et les propositions n’étaient visiblement plus adaptées aux réalités de l’époque. Face à ce contexte d’urgence qui prévalait, il fallait se tourner vers de nouvelles approches afin de répondre efficacement aux besoins du moment.
Ces théoriciens portent alors une attention particulière sur le mode de fonctionnement des designers qui avaient une façon spéciale de gérer leurs activités. Cela consiste notamment à mettre le client au cœur de la créativité et à miser sur la pensée collective en tenant compte de l’avis des autres.
Ils prennent donc appui sur ces éléments tirés du travail des designers pour les introduire dans de nouveaux domaines, le principe de la pensée créative.
Comment se sert-on du design thinking ?
L’application du design thinking dans un processus d’innovation passe indéniablement par une série d’étapes variables à suivre à la lettre. Généralement, on fait recours à 5 points essentiels pour l’application du design thinking. Il s’agit de : empathie, problématisation, idéation, prototypage et test.
L’empathie
Elle est la première étape au cours de laquelle l’équipe en charge du projet est appelée à se mettre dans la peau du « futur utilisateur » de la solution. Cet exercice permet de ressentir ses besoins et de l’examiner sous divers angles pour finir par une collecte d’informations fiables. Celles-ci concernent essentiellement les volets sentiments, pensées, avis et mode de vie.
La problématisation
Elle consiste à se baser sur les informations disponibles pour mieux établir les problèmes de la cible. À la fin de cette phase, tous les défis majeurs à relever sont clairement définis et on peut passer à la prochaine étape qu’est l’idéation.
L’idéation
L’idéation correspond à l’étape où on assiste à un véritable remue-méninge qui débouche sur la formulation de plusieurs propositions. Et au terme de nombreuses discussions autour des idées émises, on filtre ensuite pour ne retenir que les plus adaptées au contexte.
Le prototypage
Pour ce qui est de la phase de prototypage, elle vient tout simplement donner vie aux propositions retenues avec une première version des solutions à déployer sur le marché. Autrement dit, c’est la matérialisation concrète en prototypes des idées considérées jusque-là comme abstraites.
Le test
La phase de test boucle enfin la série et permet de mettre le prototype à la disposition de l’utilisateur pour recueillir ses impressions. En fonction des différents retours d’expérience, quelques touches d’améliorations peuvent intervenir pour une version définitive et efficace.
Toutefois, il est important de préciser qu’il est possible d’adopter 5, 6, voire 7 étapes afin de simplifier davantage le processus et le rendre plus accessible.
Le design thinking a-t-il des insuffisances ?
En dépit de tous les points positifs qui se rattachent à la notion de design thinking, on note quelques insuffisances qui limitent son utilisation.
D’abord, tout le processus repose sur la pensée et les réflexions d’une équipe composée d’humains. Or, la nature humaine expose automatiquement les intervenants à des risques de propositions biaisées. Ils peuvent se tromper au cours du processus et certaines failles sont parfois inaperçues. Ce qui peut entraîner des échecs dans la mise en place de solutions coûteuses.
De plus, le design thinking est une stratégie qui accorde du privilège à la diversité des idées et ne donne pas lieu à des avis très critiques entre collaborateurs. Or, les critiques peuvent permettre de corriger certaines erreurs et gagner plus de temps. Aussi, cela demande beaucoup d’investissement et l’implication véritable de tous les membres.
Par ailleurs, l’adoption du design thinking comme première alternative d’innovation peut conduire à la mobilisation d’énormes ressources humaines et financières dans la recherche de solutions évidentes à la base. Dans certains cas de figure, il peut exiger un éternel recommencement du processus avant l’obtention d’un produit efficace sur le long terme.
Quels sont les domaines où le design thinking peut-être utile ?
Il n’existe pas de domaines particuliers pour faire appel à la pensée créative. La grande diversité qu’on note au sein des solutions issues du design thinking le témoigne si bien !
À titre d’exemple, on peut citer entre autres :
- Le projet Google, Car de Google ;
- La solution numérique de Slack ;
- La création de nouvelles boutiques et services associés par Vlisco.
Chaque secteur d’activité comporte toujours un lot de problèmes à résoudre. Et tant que vous êtes à la recherche de solutions innovantes, le design thinking peut vous servir.
Comment le design thinking peut-il profiter à l’Afrique ?
L’Afrique est non seulement un continent qui regorge de potentialités, mais aussi un terrain rempli d’opportunités. Le design thinking peut alors être utile pour les entreprises émergentes et surtout au sein des équipes de solutionneurs.
Vous savez sans doute que les entrepreneurs locaux font face à une rude concurrence sur le territoire. Cette stratégie constitue donc un excellent moyen pour révolutionner les démarches de créativité et d’innovation. Ils pourront apporter des solutions innovantes aux problèmes qui freinent encore le développement de l’Afrique et profiter par la même occasion pour prendre de l’avance sur les marques étrangères.
Cependant, il faudra s’armer d’une bonne dose de motivation, car l’exécution de chaque étape du processus rythme avec beaucoup d’exigences.